Exposition | Ikkyu, l’impertinent – L’histoire d’un moine en manga

Ikkyu, l’impertinent

L’histoire d’un moine en manga

Venez découvrir, dans le cadre de la saison Mangaka, Mangafra, une exposition consacrée au célèbre mangaka et animateur de dessin animé japonais, Hisashi Sakaguchi !

Né le 5 mai 1946 à Tokyo, Hisashi Sakaguchi intègre à l’âge de seize ans le studio d’animation Mushi Pro, fondé et dirigé par Osamu Tezuka, surnommé « le dieu du manga » pour son immense et influente contribution à la bande- dessinée japonaise. Il se forme à la création de personnages et de décors, à l’animation, puis à la réalisation de long-métrages (Le prince du soleil, 1978). En parallèle, il fait ses débuts d’auteur de manga en 1969 avec des histoires courtes, où s’expriment son goût pour les expérimentations narratives, et un dessin empreint de poésie. 

En 1983, Hisashi Sakaguchi se consacre à son premier opus majeur, Fleurs de Pierre, feuilleton de près de 1400 pages penché sur une Yougoslavie déchirée par la Seconde Guerre mondiale. Son dessin réaliste et savamment détaillé, ainsi que la richesse de sa narration où s’expriment des points de vue divergents sur les événements, témoignent à la fois d’une profonde sensibilité et d’une pensée complexe. Quand il s’empare, dix ans plus tard, de la vie du moine Ikkyu Sojun (1394-1481), celui-ci est déjà une figure iconique de la culture japonaise, notamment grâce à un dessin-animé multi-diffusé. C’est toutefois de sa main que surgit l’exploit de réunir les différentes facettes de l’insaisissable Ikkyu : enfant à l’esprit vif et espiègle, moine anti-conformiste en quête de l’éveil véritable, humaniste révolté par la guerre et poète itinérant, au gré des vents tel les bancs de nuages. 

Triste coup du sort, Hisashi Sakaguchi décède le 22 décembre 1995, peu après avoir finalisé l’illustration de couverture du dernier tome d’Ikkyu. 

Au Japon, les mangas sont d’abord publiés en feuilletons dans des journaux à fort tirages avant d’être déclinés en dessins animés en cas de succès. La majorité des mangas de Tezuka ont fait l’objet de dessins animés. Ceux-ci sont très rarement diffusés en France, ce qui permet une programmation originale dans le cadre d’un cycle d’exposition.