Exposition | Elecទ្រtro avec Charlie Aubry et Jean-Baptiste Phou

Elec(ទ្រ)Tro, une saison culturelle sur la musique électronique

L’exposition Elec(ទ្រ)Tro réunit les deux artistes Charlie Aubry et Jean-Baptiste Phou qui travaillent sur le métissage des formes artistiques. Ainsi, le son, l’image, la danse, l’écriture se rejoignent dans cette proposition de création sonore pour la joie de nos oreilles !

Charlie Aubry est en résidence d’artiste à l’Institut français du Cambodge du 20 août au 5 octobre 2023. Pour son installation dans la galerie de l’Institut, il accumule des objets à partir de ses trouvailles sur place. Il désire créer une œuvre sonore immersive originale dans laquelle le public se retrouve spectateur de son propre quotidien. Cette œuvre est une sorte de paysage sonore et visuel qui permet de prendre du recul sur les détails qui nous entourent, auxquels on ne prête pas attention, et sur ce que nous créons et consommons. Ces objets issus de la récupération permettent de mettre en avant des objets oubliés : tasses, cuillères, emballages plastiques, panneaux de signalisation lumineux, moteurs, canettes, bouteilles en verre ou encore canapés. Cette installation permet de faire le lien entre les technologies low-tech et les instruments et musiques traditionnelles. Comment les croiser et les faire communiquer ?

Murmures est une installation interactive de Jean-Baptiste Phou qui explore la complexité de la communication et les non-dits. En entrant dans la pièce, nous sommes plongés à l’intérieur d’une nappe sonore et accueillis par des messages vocaux de la part d’inconnus de choses qu’ils n’ont pas eu l’occasion de dire. Ces messages sont extraits de la plateforme digitale Echoes from the Stars, dont la carte des étoiles est projetée au mur. Un espace d’écoute nous permet ensuite de nous immerger dans l’œuvre sonore La langue de ma mère. Elle nous raconte l’histoire d’une mère et d’un fils qui ne parlent pas la même langue et peinent à communiquer. À l’intérieur de cabines situées dans les coins de la salle, nous sommes enfin invités à enregistrer notre propre message qui rejoindra l’œuvre collective. L’installation offre un moment d’introspection méditatif, ainsi qu’un espace symbolique : celui d’étoiles auxquelles on s’adresse, dont les murmures nous reviennent en écho.

Un tuk-tuk « sonore », installé au milieu de la galerie et décoré de hauts-parleurs, viendra lier le travail des deux artistes.

Charlie Aubry

Né en 1990 à Lillebonne en France, Charlie Aubry, artiste-plasticien, est connu pour son art lié au détournement. Diplômé de l’École Supérieure des Beaux-Arts de Toulouse en arts plastiques et expression plastique, il est aujourd’hui artiste hackeur, codeur autodidacte et musicien expérimental. Sa pratique artistique s’est rapidement tournée vers les objets électroniques. Cet artiste a commencé par les détourner de leur usage premier devenant ainsi de vrais outils de création sonore et visuelle. Afin d’entraîner une réflexion chez le spectateur, Charlie Aubry crée des narrations entre ces objets qui sont, la plupart du temps, issus de la récupération. Pour ce faire, il les accumule et les assemble. En parallèle, il est à l’origine de projets musicaux performatifs mêlant machines court-circuitées et divers enregistrements qu’il superpose jusqu’à la confusion totale des sons.

Jean-Baptiste Phou

Né à Paris en 1981, Jean-Baptiste Phou est un auteur, metteur en scène et artiste pluridisciplinaire franco-cambodgien basé à Phnom Penh. Il commence sa carrière artistique en 2008 au Cambodge en tant que comédien dans le rock opéra Where Elephants Weep. Au cinéma, il a également travaillé sous la direction de Rithy Panh pour la version anglaise de L’Image manquante. Sa pièce Cambodge, me voici est créée en France en 2011 et accueillie en résidence à l’Institut français du Cambodge en 2012. Depuis, il travaille régulièrement avec l’IFC qui lui a notamment commissionné la pièce sonore La langue de ma mère pour la Triennale art nOmad en 2021. L’œuvre a ensuite été adaptée en film et a reçu le prix du meilleur documentaire au Festival des Cinémas d’Asie de Vesoul. Étendant sa pratique aux arts visuels, son travail photographique en morceaux et sa collaboration avec l’artiste Sao Sreymao à Un fil (vidéo, installation et performance) ont été exposés lors de la 13ème édition du Photo Phnom Penh Festival en 2022. 

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