Cycle Cinéma | 1953 : France-Cambodge, un nouveau départ

À l’occasion du 70ème anniversaire de l’indépendance du Cambodge, et dans le cadre du programme d’événéments organisés à cette occasion, l’Institut français du Cambodge propose dans son cinéma, du 8 au 11 novembre, une sélection de films autour de l’indépendance du Cambodge, en présence du réalisateur Philippe Fréling, en résidence à Phnom Penh.

Mercredi 08 novembre à 19h

Aventure en Indochine 1945-1954, de Patrick Jeudy (2012)

PAYS : FRANCE – 88 minutes / Version française

Ce film raconte l’histoire d’une présence française en Extrême Orient entre 1930 et 1950. Sur fond de fumeries d’opium, de congaïes, d’épouses de petits blancs délaissées, de grandes familles expatriées, de trafic de piastres… Nos personnages (fictifs) sont des petits blancs partis chercher l’aventure. Ils travaillent dans une banque, une plantation, une administration et forment le tissu de la société européenne expatriée. Grâce au récit de leurs destins croisés, nous allons traverser toute une époque, et un continent, le sud-est asiatique

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Vendredi 10 novembre à 19h

Indochine, quand les femmes entrent en guerre, de Philippe Fréling (2021)
en présence du réalisateur Philippe Fréling

PAYS : FRANCE – 56 minutes / Version française

Il y a 70 ans, le 15 octobre 1951, en pleine guerre d’Indochine, le gouvernement de la France promulgue un décret qui autorise les femmes à devenir militaires et à faire carrière dans l’armée, au même titre que les hommes, ou presque. Ce moment hautement symbolique dans la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes a été rendu possible d’abord grâce aux femmes qui ont rejoint les Forces Françaises Libres et participé au combat pour la libération de la France. Ensuite grâce aux engagées volontaires –plus de 5000 – qui, en Indochine, ont servi au sein des Troupes françaises d’Extrême-Orient. Construit à partir des témoignages de quelques-unes de ces femmes, le film fait entendre un double récit de guerre : la guerre à laquelle elles ont pris part contre l’ennemi vietminh, et la guerre qu’elles ont dû mener pour se faire accepter comme soldats dans une société française qui voulait les cantonner dans le rôle d’épouse et de mère.

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Samedi 11 novembre 

à 13h

Kenory et Vicko du Cambodge : deux enfants parmi tant d’autres, de Pierre Tchernia (1970)
Indépendance du Cambodge, de Claude Cobast (1970)

PAYS : FRANCE, CAMBODGE – 84 minutes / Version française

La visite des enfants du monde se poursuit au Cambodge. Pierre TCHERNIA introduit le reportage en rappelant qu’il a été tourné 1 an auparavant, à une époque où le pays était calme. Vicko et Kenory emmènent Claude COBAST à la découverte de leur pays et, dans un temple, lui présentent deux génies bienfaisants, le singe et le lion. Ils lui racontent des légendes, parlent de leurs loisirs, des jeux traditionnels, des instruments de musique. 

Suivi de 4 films documentaires: Indépendance du Cambodge ; Traditions Cambodgiennes ; La grande ville ; Images d’Angkor

 

à 15h

Indochine, une guerre japonaise – 1. Le Loup dans la bergerie, de Philippe Fréling (2020)
en présence du réalisateur Philippe Fréling
PAYS : FRANCE, CAMBODGE, VIETNAM, LAOS – 104 minutes / Version française

Cette mini-série documentaire en 2 épisodes met en lumière un fait méconnu de l’histoire de la guerre d’Indochine. Si ce combat entre un peuple colonisé et son colonisateur a vu s’affronter, de 1946 à 1954, Vietnamiens et Français, c’est bien l’action d’un troisième protagoniste – le Japon – qui en a favorisé le déclenchement. Le premier épisode, Le Loup dans la bergerie, montre comment entre 1940 et 1942, les Japonais se sont servis de l’Indochine vichyste pour se lancer, au lendemain de l’attaque de Pearl Harbour, à la conquête de l’Asie du sud-est.

 

à 17h

Indochine, une guerre japonaise – 2. La Terre brûlée, de Philippe Fréling (2020)
en présence du réalisateur Philippe Fréling

PAYS : FRANCE, CAMBODGE, VIETNAM, LAOS – 52 minutes / Version française

Le second épisode, La Terre brûlée, raconte comment les Japonais, constatant que la guerre tourne en leur défaveur, en sont venus à prendre possession de l’Indochine pour y installer un régime de terreur et ruiner tout l’édifice colonial français. Le Viet Minh, mouvement nationaliste d’obédience communiste, se renforce alors dans sa lutte pour l’indépendance du Vietnam. Après la capitulation japonaise, les Français ne parvenant pas à reprendre pied dans ce qui fut « la perle » de leur empire, Ho Chi Minh appelle au soulèvement populaire : la guerre d’Indochine commence.

Qui est Philippe Fréling ? 

Né en 1960, Philippe Fréling commence à 17 ans une carrière d’instituteur, mais très vite est appelé par un désir d’ailleurs. Il voyage en Asie et se plaît dans cette vie d’étranger. Il se fait recruter par un grand groupe industriel français comme directeur de la « petite école française » de Paulinia au Brésil. 

Le cinéma l’attire irrémédiablement. Il rentre alors en France à 26 ans et intègre la Fémis (section réalisation). Il y découvre un monde de cinéma qui ne lui correspond pas complètement et sitôt diplômé, préfère partir filmer à l’étranger pour Médecins Sans Frontières. Filmer le monde tel qu’il est : les catastrophes naturelles, la guerre, la révolution, les camps de réfugiés, les bidonvilles… En 1991, il réalise un premier documentaire pour France 3, El Salvador, dans le silence des armes qui reçoit un accueil critique stimulant. L’année suivante, en Somalie, l’horreur de la guerre civile conjuguée à la famine lui sont insupportables. Il décide donc de réorienter son travail de cinéaste vers ce qui ne l’a jamais vraiment quitté : la philosophie et la poésie. Il fonde la société de production, Mérapi Productions, avec laquelle il réalise et produit des séries documentaires à vocation éducative pour La Cinquième (future France 5) : sur la philosophie (la série Cogito), la littérature (la série Mon héros préféré), les images (la série Faiseurs d’Images). Il réalise également le documentaire Gilles Deleuze ou la pensée heureuse, à la mort du philosophe. 

Lauréat de la résidence d’artistes de la Villa Kujoyama à Kyoto, il s’installe un an au Japon en 2001. Il y réalise Dans le ciel où je vole, documentaire en forme de rêverie cinématographique et adopte ce pays comme territoire d’élection où il ne cesse de revenir depuis. En 2004, il parvient à filmer pour ARTE la Libye sous Khadafi dans Tripoli, ville entrouverte. Un concours de circonstances le fait ensuite partir pour le Pacifique Sud où il réalise pour France Télévisions une quinzaine de documentaires consacrés à l’histoire de ces archipels colonisés, évangélisés, à leurs cultures ancestrales défaites qu’il s’agit de reconstituer et de réanimer. 

De retour en France, il alterne désormais l’écriture (il publie deux romans avec pour même sujet l’enfance : Ceinture jaune, Ed. Arléa, 2007, puis Les Herbes folles, Ed. Denoël, 2017) et la réalisation de plusieurs films documentaires à partir d’archives (pour la chaîne Histoire).

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